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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 15:32

 

 

 

La distorsion entre l’immuabilité de la bible et la mutabilité des sciences s’accentue avec le temps, et on peut se demander si l’homme moderne déçu par les tendances réactionnaires des Eglises et les décalages avec les problèmes de son temps se reconnaît encore dans l’anthropologie religieuse. La science et le rationalisme ne répondent pas à toute les questions et montrent leurs limites : demeurent encore pour longtemps inexpliquées les questions métaphysiques fondamentales : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ?
 
Il semble évident que plus les connaissances scientifiques progressent,  plus il est difficile de croire en Dieu, pourtant plus de 60/100 de la population mondiale considère aujourd’hui comme probable, sinon certaine, l’existence de Dieu. 
Ainsi, même si on a estimé depuis les Lumières que la science allait chasser la fonction religieuse, que Dieu est «une hypothèse aujourd’hui déposée par la science» comme l’a dit Auguste COMTE au début du 19ème siècle, (lui qui avait rejeté l’idée d’absolu pour prôner une religion de l’humanité), même si Nietzsche a annoncé quelques années plus tard que Dieu était mort, que Sartre a la conviction que Dieu n’existe pas et qu’il  tente de tirer toutes les conclusions que cette idée entraîne, qu’il affirme qu’aucune divinité n'a pu créer l'humain, qu’aucune force suprême ne peut nous sauver du mal, de la souffrance, de l’exploitation, de l’aliénation ou de la destruction, qu’il n’y a  aucun au-delà pour justifier quelque bien ou quelque vérité que ce soit, que totalement délaissé l’être humain est absolument responsable de son sort et qu’enfin puisqu’il n’y a aucun dieu, notre existence se déroule en une succession de libres choix qui ne sont jamais entièrement justifiables, je pense que c’est une erreur même si je n’ai pas de foi religieuse, et comme l’a dit Mitterrand : «ce n’est pas que je ne crois pas, mais je ne sais pas si je crois», l’absolu étant inaccessible à mon esprit, je suis plutôt spiritualiste et ne rejette pas l’idée d’une intelligence créatrice et organisatrice du monde mais qui n'intervient pas dans les affaires humaines et à laquelle je ne suis pas prêt à vouer un culte. Je ne suis en tout cas ni un matérialiste qui postule pour un principe organisateur du vivant évoluant dans la matière elle-même, ni un rationaliste absolu qui se refuse à prendre en considération ce qui dépasse les bornes de son entendement, s’en tient aux lois physiques et psychologiques connues, et rejette ce qui n’est pas explicable par la science, se fige dans sa conception et en fait un dogme, comme les fidèles de n’importe quelle religion. Qui peut d’ailleurs prétendre que son choix est le bon alors que le mystère de la création reste entier ?
D’ailleurs 70/100 des chercheurs scientifiques s’accordent  à penser que la science ne peut à ce jour exclure l’idée de Dieu surtout parce que science et religion n’abordent pas les mêmes questions, ne sont pas sur le même plan. La science décrit les phénomènes, les mécanismes, les principes auxquels nous sommes soumis, en un mot le  "comment" de notre existence. La religion, de son coté, s'intéresse aux questions existentielles concernant le sens de notre vie ici-bas et dans l'au-delà, l'existence de Dieu, notre relation avec lui, en un mot le «pourquoi».
 
Les limites de la science :

«Notre soif de signification et d'espérance n'est pas prise en compte par la science, on ne sait pas l'introduire dans les équations !» Pierre Karli, Académie des Sciences.  «Pourquoi y a-t-il de la matière plutôt que rien?» question fondamentale que posait le philosophe Leibniz.  Pourquoi l'univers est-il apparu ? Aucune loi physique déduite de l'observation ne permet de répondre... c'est le mystère total. La science, avec toutes ses lois, n'expliquera jamais comment on passe de rien à «quelque chose», ne fût-ce qu’à la première particule.
En revanche, on a découvert que «toutes les forces et constantes physiques qui régissent l'univers sont très minutieusement ajustées et  pour expliquer la fabuleuse précision du réglage, il faut postuler l'existence d'un principe créateur et organisateur». Telle est la conclusion de l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan.
On peut alors se demander quels sont les apports de la science moderne à la spiritualité puisque l’on constate que les notions teilhardiennes sont déjà incompatibles avec la science classique. A ce stade, nous atteignons donc les limites de la science. L'étape suivante n'est pas de son   ressort, mais de celui de la foi que je n’ai malheureusement pas :
"Par la foi, nous comprenons que l'univers a été harmonieusement organisé par la parole de Dieu, et qu'ainsi le monde visible tire son origine de l'invisible."
    
     JF BOYER                                                                           2005                                               




 

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