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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 10:08

 

 

 

«Il faut chasser le diable par le diable.» (proverbe tchèque)

Tenter le diable :

la notion peut étonner, vu que d’ordinaire c’est le diable qui passe pour être le tentateur. Ce serait renverser les rôles, n’y aurait-il pas ici de la provocation ? Renvoyer le diable à sa «nature», l’exciter, le tenter au fond. Cette prétention ne serait-elle pas en elle-même une manière de tenter le diable, prendre des risques conceptuels, se perdre dans un cheminement hasardeux ?

I.En prologue :

trois récits, trois références, en guise de point de départ, de référence de temps à autre, d’assise pour la conclusion :

-la chasse aux vipères, l’enfant et la grand-mère.

-le prologue du livre de Job, dans l’Ancien Testament: c’est Dieu qui tente Satan:

Yahvé :«Connais-tu Job, mon serviteur, juste, intègre qui craint Dieu et se garde de tout mal». Satan :«Étends la main et touche à ses biens, je te jure qu’il te maudira en face» ! «Soit», dit Yahvé. Dieu autorise, excite Satan, qui n’en attendait pas tant ! Et ceci à deux reprises dans le texte, car Job ne maudit pas Dieu, mais… ! Le prologue du «Faust» de Goethe: c’est le Seigneur qui incite Méphistophélès : (sans prétendre à une lecture, interprétations exhaustives, orthodoxes !) le Seigneur à Méphistophélès: «Connais-tu Faust, mon Serviteur ? il me cherche absolument dans l’obscurité», «Voulez-vous gager que celui-là vous le perdrez encore», répond Méphistophélès «autant qu’il vivra sur la terre, il t’est permis de l’induire en tentation» dit le Seigneur, "Je vous remercie" "c'est bien, je te le permets, écarte cet esprit de sa route", là encore Dieu tente le diable alors qu’en général tenter est l’apanage du diable ! il y a de quoi s’arrêter quelque peu !

II. Question de termes, de mots, thème

Tenter : deux sens

1-entreprendre, essayer, s’efforcer, tâcher de… ce qui donnera tentative. entreprendre avec l’intention de mener à bien une entreprise, une action, ce qui donnera faire une tentative

2-inciter quelqu’un à faire le mal, en toute relativité du contenu de la notion. inciter à ... en éveillant une envie, un désir (directement, ou en enjôlant, en endormant le sens du jugement…d’une manière déguisée… ce qui donnera induire en tentation)

Le Diable (ou Satan, ou le démon, Belzébuth, l’Adversaire, le Dragon), non pas particulièrement dans le sens religieux, judéo-chrétien, si ce n’est parfois par allusion ou illustration. Le diable, comme figure de ce qui divise, désunit, ce que dit le mot, l’incarnation du mal (Satan, l’ange déchu, Lucifer, porteur de lumière). Ce qui peut faire mal, apporter des effets néfastes, dangereux, destructeurs, ce qui porte préjudice…(les expressions:avoir le diable au corps, la beauté du diable !)…la mort, risque suprême.

-Tenter le diable : entreprendre de se comporter en diable, ou plutôt:prendre le risque d’inciter quelqu’un ou soi-même à commettre des actions répréhensibles, risquées, dangereuses. Inciter, exciter le désir (selon sa «nature», sa logique habituelle, normale, de quelqu’un à commettre de telles actions. prendre des risques, susciter les convoitises, qui fait désirer de commettre une action répréhensible…inciter le diable à se comporter en diable, à faire son travail de diable, à se mettre en position, en posture de…(cf. job, Méphistophélès). Chercher volontairement ou involontairement, consciemment ou non, à pousser à la faute (soi-même ou un autre, ou les deux). Comme si le diable avait besoin de cette incitation pour accomplir son œuvre! C’est en rajouter, s’en faire complice ! exciter chez l’autre, en l’occurrence, le diable ,ce qui est conforme à sa nature, va dans le sens de ses désirs, sa «logique naturelle»...faire du mal…!

III-Développement, variations

A.Première figure : la provocation.

-Tenter le diable :provoquer, pousser à réagir d’une certaine manière, susciter chez l’autre ou soi-même, ou un groupe, une situation, une réalité une réaction dont on sait pourtant, ou pressent qu’elle sera plutôt dangereuse, néfaste, négative à notre endroit.

-Pousser à la faute, jeter de l’huile sur le feu, jouer avec le feu, tendre le cul pour qu’on nous le botte !

-L’alcoolique, le gourmand que l’on provoque à prendre juste un petit coup !, Le pédophile que l’on met dans une cour de récréation !, Le politique en débat conflictuel quand on lui donne trop facilement la possibilité de rétorquer vivement en lui laissant le terrain libre, en l’excitant à utiliser ses défauts ordinaires ! Quand on provoque ainsi, on prend des risques, en suscitant la convoitise, la réplique. Comme si on était sûr de soi, …forcer le destin ! Aller contre l’évidence, exciter pour recevoir des coups, tout au moins en sachant fort bien que c’est un risque ! Tout faire pour produire ce qu’on voudrait, en principe, en dire, éviter !

La liberté d’expression et ses effets (l’œuvre d’art, en rapport avec une certaine idéologie!) Provoquer et après s’étonner ou faire semblant devant certaines réactions !

B. Deuxième figure : la prise de risque.

Tenter le diable, c’est oser, susciter une réplique néfaste à notre endroit. Faire en sorte que ce que l’on provoque nous revienne en effet boomerang (l’arroseur arrosé), s’exposer à un danger, à un échec, à l’erreur, à la contradiction, au conflit, à la déconsidération.

En allant contre l’évidence par forfanterie, pour s’affirmer, se montrer le meilleur, le plus fort, s’y croire… ou le plus ceci ou cela, on s’expose à l’erreur, à la contradiction, au conflit, à la déconsidération, etc. et on regrette et on s’en mord les doigts, et on se dit : «si j’avais su !», et on répond : «tu l’as bien cherché, tu as tenté le diable». C’est «pousser le bouchon un peu loin»...Si on se fait mordre par une vipère !...S’il arrive des malheurs à Job…! Il a pu susciter la jalousie de ses voisins, lui le riche et reconnu !

Tenter le diable, c’est se mettre en danger. Quand on se met en danger, plus ou moins consciemment, on tente le diable. On se plaint d’avoir eu un accident, mais peut-être avait-on tenté le diable : en s’exerçant à la vitesse sur la route (un virage que l’on prend de plus en plus vite et serré... des sports de l’extrême…«Tu as eu ce que tu as cherché ! il ne fallait pas y aller !». Tout au moins sans certaines précautions et prudence.

Socrate, face à ses juges lors de son procès, n'a t-il pas tenté le diable en se défendant comme il l’entendait et en se proposant une certaine sanction ? (retour sur «l’apologie de Socrate» de Platon) mourir pour des idées…après le sacrilège d’avoir voulu mettre en question la parole du dieu! Il a tenté le dieu et par là le diable ?

Là encore, la liberté d’expression et ses problématiques.

C.La fascination des limites.

Tenter le diable, en s’exerçant à chercher ses limites, en allant jusqu’au bout de ce que l’on pense être ses limites, tout en pensant rester en deçà (physiquement, psychologiquement, intellectuellement, etc.) Le problème, c’est que la limite on ne la voit que lorsqu’on est dessus et à ce moment-là il peut être trop tard (l’exemple de l’exercice du virage: on reste en deçà, mais un beau jour ça ne passe pas et c’est l’accident : «il ne fallait pas tenter le diable !». Le désir de voir jusqu’où on peut faire, aller, dans la provocation, la prise de risque, c’est bien, c’est beau, c’est courageux…mais attention, il ne faut pas jouer avec le feu, ne serait-ce que pour voir, expérimenter, savoir si… On peut finir par se brûler les ailes ! la poudre et les allumettes.!

D.La passion, la quête de la vérité, de la connaissance

Qu’y a-t-il de mal à vouloir savoir, en savoir le plus possible, même à vouloir tout savoir ? Et pourtant, là aussi, «il ne faut pas tenter le diable» trop ce peut être trop !.

Une idée du philosophe allemand Fichte : "nous avons commencé à philosopher par orgueil et nous avons perdu notre innocence" (L'insouciance de l’enfant, «l’homme nature»). Nous avons voulu sortir de la caverne, bien !, mais nous avons du mal à supporter la lumière ! Il ne fallait pas commencer, maintenant il faut assumer ! C’est difficile ? il ne fallait pas tenter le diable !

«la vérité à tout prix !». Bien, mais sommes-nous prêts à payer le prix de la lucidité ?

(Le cas d’Œdipe…Qui, confronté à la vérité se crève les yeux !). Les effets d’une psychanalyse ? c’est un peu comme Œdipe ! pouvoir supporter de soi ce que l-on découvre de soi !

(Le cas de Nietzsche: de quel prix il a payé le fait d’avoir voulu une œuvre «sulfureuse» ? «je suis de la dynamite», disait-il ? Le rapport avec ses collègues, avec son université, sa solitude, sa santé, peut-être même pourrait-on aller jusqu’à parler de sa folie dans laquelle il sombra, avant de rejoindre le paradis ou l’enfer des philosophes ! Quand on manie de la dynamite, quand on a la tentation de cette tentative, quand on tente le diable, on finit par avoir ce que l’on cherche, même si en réalité ce n’est pas cela le but recherché, mais !...Pèsera-t-on assez le poids de ce «mais» ?)

E. L’exercice de la passion, la voie (la voix ?) du désir. Suivre la voie du désir, écouter la voix du désir.

Dans le fait de tenter le diable, n’est-ce pas la logique de la passion que l’on trouve ? (la passion comme triomphe de la singularité, du moi, de la particularité) la passion, dans le sens romantique et moderne du terme, une certaine logique du tout tout de suite pour tout le temps, c’est à l’œuvre le désir d’absolu, d’éternité et de tous ses dangers ! Que ne ferait-on pas pour satisfaire, assouvir une passion (ou une addiction!). On essaie, on verra bien, je saurai m’arrêter, maîtriser à temps ! certes, mais n’est-ce pas «tenter le diable» et par là prendre des risques excessifs et s’exposer à du danger, au mal, à la maladie, des préjudices graves voire à la mort ? la mort, c’est bien aussi ce à quoi nous fait penser le diable «la pureté dangereuse», la radicalité… à examiner aussi.

Et de nouveau on peut penser au docteur Faust : sa passion de la connaissance, son désespoir, son pacte avec Méphistophélès, sa damnation, il a voulu aller jusqu’au bout…

J’ajouterais à ce tableau le personnage de Don Giovanni narguant le Commandeur en l’invitant à sa table, on connaît la suite : les flammes de l’enfer !

F. Ne voit-on pas dans tout cela un résultat d'une tentation de la liberté après et ensuite de la tentative de la liberté et des effets néfastes ?

Qui n’aspire pas à la liberté ? tout au moins de temps en temps, au désir de transgresser les interdits, de faire sauter les barrières, au désir de n’en faire qu’à sa tête, selon ses désirs.

Oui, mais pensons-nous à certains effets, certaines conséquences ? Des échecs, des accidents: des vies mouvementées, des couples cassés, des engagements, des responsabilités dans lesquels on s’enferme, on s’étouffe…on veut aller voir, on saura bien trouver ses limites !.. oui mais…

L’enfant qui se fait mordre par la vipère, malgré sa forfanterie et son bâton !

Celui qui se laisse griser par la tentation du pouvoir et en reçoit les effets boomerang !.. (la démagogie, on suscite de désirs, des attentes, des espoirs, mais…).

La liberté selon Sartre : seul devant un ciel vide ou vidé: le sentiment de déréliction, d’abandon, sa propre route à inventer, ses valeurs à créer…(cf. la solitude : leçon de Pierre Breton)

Et pour revenir à la Bible : Dieu a créé l’homme libre, et ce faisant, n’a-t-il pas tenté le diable?.. d'abord ? la naissance de Lucifer, l’ange déchu, le malin ! Ensuite, donner la liberté à l’homme, ce qui l’a conduit à ce que l’on sait !... Tout cela est une suite d’affaires de tentation,de jeux de pouvoirs…

Là encore et toujours, la liberté d’expression et ses conséquences.

G. La tentation vient de haut

- la tentative de la création: les risques que Dieu a pris ! donner des armes au diable, en donnant la liberté !

- la tentative et tentation de faire l’homme à son image, et par là d’en faire potentiellement un rival, comme Lucifer d’ailleurs ! tout cela est un peu une affaire de pouvoirs, de jeux de pouvoirs, d’affrontement de puissances d’affirmation, d’être !

Être comme Dieu, être dieu, n’est-ce pas une tentation très présente chez les hommes :

- volonté de puissance, de maîtrise…être le plus ceci, le plus cela… avoir raison, avoir le dernier mot !

Être Dieu, parce que, si on tente le diable, on croit bien pouvoir résister, «je prends des risques, oui, je sais, mais je saurai m’arrêter à temps», certes, mais...On se croit plus fort que le diable, or celui qui passe pour avoir finalement vaincu le diable, c’est Dieu, alors on se prend pour Dieu. Et là, n’est-ce pas un danger suprême ? c’est encore l’histoire de la Genèse:comment le serpent agit ! «se prendre pour Dieu, ou même simplement pour un dieu» : se prendre pour un autre pour l’autre, se mettre à sa place, vouloir à sa place, décider à sa place… c’est la violence !...

Tout ce qui tourne autour de la liberté : liberté d’expression, liberté de la presse…

Provocation, cercle vicieux…

La démagogie…(on déclenche des désirs, des appétits sans trop savoir si on pourra y satisfaire, alors !...).

La séduction (désirer avoir l’autre et finalement se faire avoir par lui ou elle ! se faire piéger par et dans les jeux de la séduction…)

H.Tenter le diable, au fond,  c’est se tenter soi-même.

Tout au moins c’est ce à quoi on peut aboutir ! parce que c’est peut-être ce qu’il y a au point de départ : se provoquer, tester ses limites, se croire se maîtriser…le plus fort, ne pas se faire avoir ! Prendre des risques excessifs.

Le diable, ne serait-il pas comme cette «part maudite», en chacun de nous (cf. Georges Bataille), ces désirs, ces pulsions, ces tendances. qui nous poussent et auxquels nous cédons parfois, sûrs pourtant de notre fait, de notre maîtrise…! Ce qui en nous nous pousse, pour nous affirmer, nous aider à «persévérer dans notre être», à prendre des risques, à nous conduire «à la limite» ! C’est comme nous tester, nous mettre à l’épreuve, expérimenter l’existence (comme l’enfant jouant aux allumettes et mettant le feu !)

Vie et assurance, il n’y a pas d’assurance tout risque, quoiqu’on dise, et pourtant nous pouvons être animés par le désir de tout risquer ! (Toutes les diverses conduites dites à risque, le rapport au suicide par exemple)

Sartre, c’est bien connu, ne dit-il pas: «nous sommes condamnés à la liberté, à être libres.»

Exercer sa liberté, c’est s’exposer à…être condamné à risquer, à tenter :tentative et tentation ?

Tout cela, finalement, sur fond d’horizon de la mort ! Tenter Le diable, ce peut être risquer de se retrouver en enfer, avec ou sans les autres !

Si on reprend les diverses illustrations sans prétendre à des interprétations orthodoxes, justes et exhaustives :

- Job : au départ,il y a son désir d’être juste, parfait devant son Dieu, il a placé la barre très haut ce qui l’a rendu peut-être plus fragile, plus malléable, manipulable par Satan parce que c’est difficile et entraîne insatisfaction, ressentiment. Ce qui a tenté le diable, et Dieu qui à son tour, et qu’en est-il finalement ? Job se reconnaît dans sa finitude, dans son humanité…

- Faust : au commencement il y a son désir de savoir, de connaître tout, absolument tout… d’où sa déception, son désespoir, ce qui l’amènera -corruption suprême- à vendre son âme à Méphistophélès et à être voué à la damnation. Là encore, tout part de lui !Méphistophélès à Faust : «Ici à moi».

- Don Giovanni :  j’ajouterais en effet ce personnage : il nargue le Commandeur, l’invite à sa table, refuse la proposition de repentir : «Non, non, non…» et il tombe dans les flammes de l’enfer. Et c’est le feu qui se joue de lui, à avoir tenté le diable, joué avec le feu ! Le prix de la séduction et de la transgression, de la jouissance aux limites !

Le Petit Prince qui se moque du serpent et par là le provoque : «tu n’es pas bien puissant, tu me fais pitié» mais le serpent reviendra le mordre, et…voir le dernier dessin du livre…

IV.  Conclusion : tenter le diable comme exercice existentiel, comme «philosophie du risque» ?

Vivre, c’est «risqué», et c’est «risquer», se mettre à l’épreuve pour faire ses preuves. S’affirmer se faire reconnaître, et pour ce faire tout essayer, y compris «flirter» avec le diable, le mal, «la charrue du mal» -Nietzsche.

Tenter le diable : s’affronter à la réalité sous toutes ses formes (aller y voir, exciter, risquer, se mesurer, au désir, à «la part maudite» dans l’univers, dans l’homme, en soi-même…en ayant une extrême voire excessive confiance en soi !)

Tenter, faire des tentatives, certes, mais il faut voir en responsabilité.. ne pas jouer à l’apprenti sorcier ! prendre des risques d’une manière excessive.

Des tentations, oui, mais n’y pas succomber forcément.

Passer par là pour mieux se connaître soi-même. Jusqu’où est allé Socrate dans cette quête ? il a risqué, il a provoqué, on lui a fait procès et on l’a condamné à la mort à laquelle de toutes façons il était voué comme tout  mortel ! 

Tenter le diable : une manière de rechercher le salut, mais à quel prix ?

Et pouvoir se dire qu’on a tout essayé, y compris le risque suprême, la mort ou la damnation, ce qui peut apparaître comme le contraire du salut !

C’est aussi envisager deux modalité d’existence :

- l’une qui vise d’abord la durée, ne pas prendre trop de risques, vivre tranquillement, modérément.

- l’autre vise plutôt l’intensité, donc savoir parfois prendre des risques. quitte à vivre moins longtemps.

- oui il s’agit bien de savoir tenter le diable, une sorte d’art de vivre. On ne pourrait pas ne pas tenter le diable, c’est aussi cela qui a fait bouger, avancer l’histoire humaine, mais il faut savoir faire ! Il n’y a pas de vie sans risques, il faut parfois savoir en prendre, mais il n’est pas utile et il peut même être dangereux d’en prendre plus qu’il ne faudrait !

V. Épilogue, c’est ma grand-mère qui avait raison.

Quand elle me disait : "t’as le diable au corps !" Non pas que j’étais possédé du démon, qu’il y avait en moi une puissance étrangère maléfique (magique, irrationnelle, mythique, mystique), mais que je ne savais pas résister à des désirs, des envies,des lubies, ce qui n’était pas sans danger parfois, que si je succombais ainsi je prenais des risques, et elle de me punir et de me conter des exemples de gens de la région, mordus et bien malades voire morts en conséquence... et je m’interrogeais sur mes envies, mes comportements, commençant déjà cet exercice («connais-toi toi-même») dans lequel je devais tomber plus tard pour longtemps avec Socrate et les autres, et duquel je ne suis toujours pas sorti !

Voilà ce que c’est que d’avoir de bonne heure tenté le diable, sans le savoir, en allant, étant enfant, dénicher des vipères, voulant peut-être faire le ménage dans le paradis terrestre (de mon enfance ?) qui en était infesté.

Voulais-je participer au sauvetage, au salut du monde ?

Gilles Troger.                                                                                        octobre 2012

 

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